Daniel Favre, mis en ligne le 31 octobre 2020.
Les périodes de crises sont un bon moment pour évoquer les valeurs, les partager et pouvoir exprimer ce que l’on ressent, encore faut-il que la charge émotionnelle ne nous submerge pas. Contre ce risque, en janvier 2015, j’ai construit ce protocole pour permettre aux élèves d’intégrer les émotions, chaque fois que des situations extrêmes, attentats, catastrophes ou accidents, peuvent créer des situations difficiles à réguler avec les élèves. Ce second protocole, à modifier en fonction des dates des événements, prépare à aborder ensuite, quand l’intensité émotionnelle est retombée, une réflexion sur les valeurs.
« Chacun a de "bonnes raisons" (= réelles, complexes, légitimes, valables,...) :
de penser ce qu’il pense,
de dire ce qu’il dit,
de faire ce qu’il fait,
et surtout de ressentir ce qu’il ressent ! »
Ce postulat complète le postulat d’éducabilité (cf. Clé n° 1) en constituant une acceptation inconditionnelle de l’autre (mais aussi de soi en s’impliquant dans le « chacun ») comme une personne et il peut être assorti ou non selon les circonstances d’une acceptation conditionnelle des comportements (cf. Clé n° 15).
On peut remarquer que ce postulat valide les ressentis alors qu’ils sont souvent invalidés dans nos communications habituelles. Exemples : « tu n’as aucune raison de pleurer, d’être jaloux, d’avoir froid... », on nous a souvent opposé des arguments objectifs : « impossible, il fait 23°C, cet exercice ne présente pourtant aucune difficulté, tu as tout pour être heureux... »
L’application de ce postulat conduit à faire exister une bienveillance avec les élèves (et avec soi-même) tout à fait favorable aux débats et aux apprentissages.
Ce qui est important c’est que toutes les réponses verbalisées ou dessinées soient entendues par les enseignants et par l’ensemble des élèves.
Puis dans un second temps une nouvelle question : que redoutez-vous à l’avenir ou comment aimeriez-vous que cela se passe désormais ?
Les faits qui seront rapportés devront être dédogmatisés : Qui a dit quoi, a fait quoi (uniquement ce qui est observable), avec qui, combien de fois, où ? Et moi qu’est-ce que j’ai ressenti ?
* Qui a dit quoi ?
* Qui a fait quoi (uniquement ce qui est observable) ?
* Avec qui ?
* Combien de fois, où ?
* Et moi qu’est-ce que j’ai ressenti ?
Notes
[1] Rimé B., (2005) Le partage social des émotions. Presses Universitaires de France, Paris.
» Document(s) à télécharger
Favre D. 2020, ANNEXE 2 Cessons de démotivez les élèves, 20 clés pour favoriser l’apprentissage, 3ème édition, Dunod.
. Document PDF - 360.8 ko
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