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Généalogie

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Collectif Ecole changer de cap, mis en ligne le 10 avril 2013.

Généalogie du Réseau École changer de cap suivi de : L’éducation psycho-sociale : un tournant culturel

Mariidjo GRANER

Le Collectif École changer de cap est un Réseau de réseaux, qui s’est constitué, au sein de la Commission Éducation de l’Association Transformation personnelle-transformation sociale (TP-TS), de la rencontre d’une lignée de chercheurs inspirés de la pensée complexe et transdisciplinaire, qui très schématiquement serait le versant TS de cette aventure et de la Revue de la psychologie de la Motivation, créée en1986 (dirigée pendant 20 ans, par Armen Tarpinian) qui, tout aussi schématiquement en serait le versant TP. Très schématiquement puisqu’ils se rejoignent évidemment dans une pensée systémique commune.

Le Collectif possède donc une longue généalogie en ce sens qu’il est issu d’un certain nombre de groupes de réflexion qui se sont succédé en gardant chaque fois une partie des membres du groupe précédent, tout en assurant son évolution. Et c’est dans la continuité de cet intense travail de rénovation de la pensée sur elle-même comme de ses applications dans la société, que se situe l’actuel réseau.

Sans développer trop longuement cette longue histoire je ne peux faire mieux que de m’inspirer de la description de ce cheminement qu’en ont fait Laurence Baranski et Armen Tarpinian, co-fondateurs du Collectif. L’ ancêtre, c’est le Groupe des Dix créé et impulsé par Jacques Robin en 1966, et rejoints par Edgar Morin, René Passet, Joël de Rosnay, et de nombreux autres chercheurs scientifiques ou acteurs politiques. Ce groupe de réflexion cherchait à établir les rapports entre les sciences et les techniques d’un côté, la culture et le politique de l’autre.

Il faut bien comprendre que cette approche transdisciplinaire et complexe des problèmes de société était une expérience de pensée pionnière, que Jacques Robin va s’attacher à prolonger après la dissolution du Groupe des Dix, près de 10 ans plus tard, à travers la création d’un réseau et de sa revue, la Revue Transversales Sciences Culture et d’un nouveau groupe de recherche, le GRIT (Groupe de Recherche Inter et Transdisciplinaire) qui "continueront d’alimenter les réflexions et les actions de celles et ceux, - citoyens, praticiens, chercheurs - qui restent convaincus qu’une autre manière d’imaginer les sociétés humaines, et de vivre ensemble sur la planète sont possibles"

La promotion d’un humanisme actif (et pas seulement de bonnes intentions) se fait en effet jour au sein de ce groupe, uni dans un intense apport d’idées et d’expériences. C’est dans ce contexte et cette filiation qu’en 2001, "Jacques Robin, Patrick Viveret, Philippe Merlant et Laurence Baranski initient, avec le concours d’Armen Tarpinian, directeur de la Revue de psychologie de la motivation et de beaucoup de chercheurs et praticiens engagés dans des champs divers et complémentaires, que naîtra le projet Interactions "Transformation Personnelle - Transformation Sociale (TP-TS) qui deviendra une association en 2002".

Son objectif est ainsi défini par Laurence Baranski : "Un projet politique de dimension humaine…Animée de la volonté d’être force de propositions en matière d’innovation sociale, l’association Interactions Transformation Personnelle –Transformation Sociale met en avant l’idée selon laquelle la santé de nos sociétés et de nos collectifs (associations, institutions, entreprises...) est directement liée à la qualité des relations interpersonnelles que nous entretenons les uns avec les autres, et que la santé des personnes est directement liée à la santé de nos collectifs et sociétés. Et donc que la question de la qualité des relations humaines doit être intégrée dans tout projet politique dont l’ambition est de faire émerger des sociétés responsables et solidaires ".

Ce projet a été porté par plusieurs commissions, chargée chacune d’un domaine de réflexion : école, entreprise, politique La Commission Éducation, celle qui nous intéresse, co-animée par Laurence Baranski et Armen Tarpinian, a donc été chargée de faire des propositions pour une éducation qui mette en pratique ces principes "TP-TS" pour engager l’école dans la voie d’une rénovation de ses méthodes plus propice à la réalisation de "sa finalité triple et indissociable : instruire, éduquer, socialiser" et pas seulement instruire.

La définition du changement de cap est là : avec un objectif trop restreint à la seule réussite scolaire et sociale l’école a oublié sa vocation anthropologique de former des êtres humains dans toutes leurs dimensions : savoirs mais aussi savoirs-faire, savoirs- être et savoir- vivre-ensemble( qui ne s’excluent aucunement mais au contraire s’appellent l’un l’autre dans une perspective systémique (Cf (L’éducation, un trésor est caché dedans, Ouvrage Collectif, sous la direction de Jacques Delors, Unesco,1996).

Parmi les membres de la Commission on trouve de nombreux collaborateurs de la Revue de Psychologie de la motivation venus d’horizons divers : des universitaires et chercheurs en éducation (comme Daniel Favre, André Giordan, ou Claire Héber Suffrin, co-fondatrice du projet TP-TS et initiatrice du réseau d’échanges réciproques des savoirs (RERS), des enseignants du secondaire et du supérieur comme Georges Hervé et Jacques Lecomte, Bruno Mattéi, ou Vincent Roussel, responsable de la Commission Education de la Ccoordination Française de la Décennie de la paix et de non-violence, des formateurs (comme Brigitte Prot ou Marie-Françoise Bonicel), tous membres par ailleurs d’autres réseaux avec lesquels le Collectif a tissé des liens.

Cette commission a réuni de 2002 à 2005 ceux et celles d’entre nous qui pouvaient se libérer de leurs nombreuses activités pour assister en personne aux séances mensuelles, ou participer ponctuellement, tout en recueillant régulièrement l’avis, les idées, témoignages et expériences de tous ses membres autour de leurs préoccupations communes : redéfinir les finalités de l’école et les valeurs qui devraient être les siennes ; assurer la promotion de l’esprit démocratique ; préciser quelle direction et quel contenu donner à la formation des enseignants et à celle des élèves, pour concrétiser le changement de cap souhaitable. Ses travaux donneront lieu à la publication du livre École changer de cap. Contributions à une éducation humanisante. La commission en restera là mais le Collectif prendra sa suite, en gardant le nom et les objectifs de son ouvrage fondateur.

Avant d’exposer l’essentiel de ses propositions pour l’école je voudrais citer quelques-unes de ses activités :

  • Organisation en 2008 du colloque "Réussite scolaire ou réussite humaine" qui a réuni près de 200 participants dans les locaux de l’Université Paris-Descartes et qui a été très favorablement accueilli.
  • Publication en 2011 de Donner toute sa chance à l’école. Treize transformations nécessaires et possibles..., qui résume le changement de cap souhaité et qui a été largement distribué aux hommes politiques en campagne électorale et aux responsables de la concertation.
  • Création en 2010, avec le concours de François Soulard, d’un Site extrêmement vivant qui fédère, à l’aide d’apports extérieurs et de liens, les réflexions et pratiques de nombreux acteurs de l’éducation qui partagent l’éthique et les objectifs du Collectif. Dans sa rubrique "Politique et École" apparaissent les réactions très positives de responsables politiques, dont François Hollande aux treize transformations proposées.

A l’ invitation de la MGEN en 2011, cinq d’entre nous ont animé une rencontre sur le thème : "Pour répondre à la crise de l’école. Des changements nécessaires et possibles".En 2012 c’est à un séminaire interne à l’UNESCO que le Collectif a délégué deux d’entre nous. Le Collectif a fait partie des invités à la "Concertation nationale : Refondons l’école",

Quand la Commission se met au travail la prise de conscience de la crise de l’école et de l’urgence des changements qui s’imposent n’a pas encore pris l’ampleur qui suivra la publication du rapport PISA de 2009, elle n’a pas encore atteint l’ensemble de la société civile mais est en tous cas déjà bien présente chez ses membres.

Pour remédier aux souffrances des élèves qui commencent à cette époque à être généralement dénoncées - ennui massif, décrochages, violences, replis dépressifs - et au mal-être des enseignants, qui perdent le plaisir d’enseigner à des élèves qu’ils n’arrivent plus à intéresser ou qui les défient, l’école se doit d’entreprendre les transformations « nécessaires et possibles » qui concernent ses moyens et ses méthodes, mais avant tout ses finalités. Elles ont une visée anthropologique, qui envisage, au-delà de la réussite scolaire, la réussite humaine.

Ce radical changement de cap consiste à sortir de la culture individualiste hyper compétitive qui règne à l’école comme dans la société pour s’orienter vers la « réussite ensemble » grâce à la coopération et l’entr’aide. Et pour cela il s’agit de créer les conditions d’une éducation humanisante où, comme je l’ai dit plus haut, savoirs, savoir-faire, savoir-être, s’apprennent conjointement, grâce au développement des compétences psycho- sociales (le savoir- être- ensemble) tant des élèves que des maîtres. Loin de négliger la réussite scolaire cette nouvelle orientation la favorise. Mais elle n’en fait pas le seul critère de la valeur.

C’est en promouvant l’éducation psycho-sociale, qui allie l’ouverture à la connaissance de soi à celle des relations humaines, que pourrait se construire une culture de base qui soit réellement commune à l’humanité et pas seulement à telle ou telle société. C’est tout son sens et sa portée culturelle et sociale : un "concept civilisateur" selon l’expression de Armen Tarpinian. Maridjo GRANER

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L’Éducation psycho-sociale : un tournant culturel

Armen TARPINIAN

Le vingtième siècle ne fut pas que de malheurs et de barbaries. En raison pour partie de la nécessité de comprendre les causes profondes de ces accès collectifs de folies, de nouveaux champs de réflexions et de connaissances ont été labourés, susceptibles de refonder un humanisme plus lucide et à même d’unir intentions et actions, psychologie et politique : de "sortir de la double illusion de vouloir changer la société sans que ne changent les personnes ou de vouloir que les personnes changent sans que ne change la société". Il s’agit là d’un leit-motif pour la Revue de Psychologie de la Motivation dont les préoccupations humanistes ont nourri le projet de création de ce site. cf. Brève histoire d’une idée-force.

Ce fut, au départ, comme l’a rappelé Maridjo Graner dans des conditions d’intense interactivité du Groupe de Recherches Inter et Transdisciplinaires (GRIT) fondé par Jacques Robin, que fut créée en 2001 l’Association Interactions Transformation Personnelle-Transformation Sociale (TP-TS) dont la « Commission Éducation », coanimée par la Revue de Psychologie de la Motivation, constitua l’un des chantiers. Les résultats de ses travaux sont présentés dans l’ouvrage École : changer de cap. Contributions à une éducation humanisante. et doivent trouver à s’amplifier et s’affiner sur ce site.

L’objectif de la Commission était de dégager des propositions pour une « éducation humanisante » dans laquelle la transformation individuelle et la transformation sociale puissent s’appeler et se renforcer mutuellement. Propositions qui, en ces temps particulièrement troublés, pourraient entraîner l’école à mieux réaliser sa finalité triple et indissociable : instruire, éduquer, socialiser.

Tous les contributeurs de l’ouvrage "Ecole changer de cap" et d’autres qui les rejoignent, nous ouvrent des voies fondatrices dont la diversité témoigne de l’étendue et la complexité de la tâche. Les lumières et les pratiques qu’elles nous offrent permettraient en effet à nos sociétés de mieux donner corps aux valeurs humanistes dont elles se réclament.

Leurs approches, en rien exclusives, nous orientent vers une véritable éducation psycho-sociale fondée sur la compréhension du besoin essentiel des êtres humains de développer leurs capacités d’apprendre à connaître, à faire, à se connaître, à vivre-ensemble (Cf. sous la direction de Jacques Delors : L’éducation. Un trésor est caché dedans, Unesco, 1996).

Intégrant les apports de ce que Paul Diel, par contraste avec la Physique appelait la Psychique, c’est-à-dire la connaissance du monde intérieur où s’élaborent nos motivations - nos raisons d’agir et déraisons d’agir - l’’éducation psycho-sociale constitue un legs spécifique de notre époque à la culture de l’avenir. Antidote des comportements inhumains sectaires, dogmatiques, violents, fanatiques, elle apporte des outils nouveaux et performants au développement des capacités humaines fondamentales

- de lucidité, d’esprit critique et auto-critique

- d’empathie, de relation à autrui sans domination ni aliénation

- d’autoresponsabilité et de coresponsabilité.

- d’autonomie comme de fraternité

- d’esprit de dialogue, de coopération et de justice entre personnes, groupes, nations et continents.

Toutes capacités éthiques et relationnelles qui pourraient être cultivées et "s’enraciner" concrètement dès les premières années d’école, à partir de ces savoirs-faire et savoirs-être modernes encore trop sous-estimés ou négligés.

Parmi des contributions également performantes, une mention particulière peut être faite au Programme pour l’Ecole collectivement élaboré dans le cadre de la Commission Education de la Coordination Française pour la Décennie de la paix et de la non-violence. Il nous propose un programme précis de développement des compétences humaines pour chaque niveau scolaire. Plusieurs contributeurs de ce site ont participé à sa mise en place.

L’enjeu est de contribuer à ouvrir de nouvelles voies à l’humanisme et le doter concrètement de pratiques qui puissent nous conduire, à travers des apprentissages et non d’exhortations, au déploiement de ce qui fait l’humain. A cet égard, Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du Futur préconisés par Edgar Morin ouvrent des voies anthropologiques incontournables...

Armen TARPINIAN

[Lire : Refonder l’Humanisme ->http://www.ecolechangerdecap.net/sp...

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Collectif École changer de cap

Coordination : Armen Tarpinian

Laurence Baranski, Marie-Françoise Bonicel, Henri Charpentier, Olivier Clerc, Daniel Favre, Jacques Fortin, André Giordan, Maridjo Graner, Véronique Guérin, Claire Héber-Suffrin, Georges Hervé, Jacques Lecomte, Brigitte Liatard, Bruno Mattéi, Edmond Marc, Adriana Monzon, Edgar Morin, Jacques Nimier, Brigitte Prot, Paul Robert, Charles Rojzman, Vincent Roussel, Claire Rueff-Escoubès, François Soulard, Édith Tartar-Goddet.

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Association École changer de cap

créée en juin 2013

L’Association École Changer de cap (AECC) réunit des personnes et des réseaux œuvrant en commun des analyses et des expériences en faveur d’une approche psycho-sociale, systémique et humanisante de l’éducation, à l’échelle française, européenne et mondiale.

Edgar Morin (Président d’honneur), André Giordan (Président), Claire Héber- Suffrin (Vice-présidente), François Soulard (Vice-président), Marie-Françoise Bonicel (Vice-présidente), Gianni Giardino (Trésorier), Nadine Gaudin (Secrétaire générale).

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À la source du site

- Association et Revue de Psychologie de la Motivation

- Interactions Transformation Personnelle - Transformation Sociale (TP-TS)

- Le Collectif « École changer de cap »

- Association Traversées

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Responsables du site

François Soulard

Courriel : contact@ecolechangerdecap.net


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