FrançaisEspañolEnglish
Accueil du site Publications

Management, formation et travail en équipe

fontsizeup fontsizedown Enregistrer au format PDF

Robert Stahl, mis en ligne le 4 mars 2014.

Comme par hasard, notre système éducatif continue sa descente inexorable dans les palmarès internationaux. Comme par hasard, nos organisations se trouvent confrontées à trouver des économies et des gains de productivité par une quête désespérée de solutions technologiques démesurément complexes dans lesquelles, ensuite, elles se perdent. Comme par hasard, nos sociétés occidentales ont de plus en plus de mal à trouver un modèle social gagnant-gagnant. Et s’il n’y avait pas de hasard ? La plupart des spécialistes de l’Éducation et de la Formation défendent avec acharnement un modèle trop exclusivement fondé sur les connaissances. De même, côté entreprises, on promeut fréquemment en tant que managers des experts qui ont réussi mais qui se trouvent ensuite en difficulté quand il s’agit de sortir de leur expertise initiale . Trop souvent, on construit une équipe sur des talents individuels qu’on se contente ensuite de juxtaposer. Et si nous remettions en cause, tant qu’il en est encore temps, nos manières cloisonnées de réfléchir ?

Enseignants et managers ne sont-ils pas, en grande partie, des praticiens d’un même métier : faire vivre un collectif pour développer des apprentissages au service de la société ? Il existe des réponses simples pour changer la donne. L’auteur les a trouvées en faisant son propre chemin : dans le monde de la formation – jusqu’à créer et diriger une école d’ingénieurs qui forme autrement – puis dans le monde du management, en devenant coach de managers et d’équipes qui fonctionnent différemment. Il convoque également des spécialistes de la pédagogie, du coaching et de l’intelligence collective qui confortent sa réflexion. Il nous invite ainsi à trouver nos propres « clés » pour nous prendre en main sans attendre. L’ouvrage s’adresse tant aux enseignants et formateurs qu’aux managers et dirigeants d’entreprises et d’organisations. Il intéressera également les consultants et les coachs amenés à accompagner des organisations et des équipes, les parents, les bénévoles d’associations et toute personne qui veut dynamiser le travail en équipe.

Introduction : un livre pour l’action – pourquoi attendre demain ?

Un colibri, lors d’un feu de forêt, fait des allers-retours à la source d’eau pour éteindre l’incendie. Tous les autres animaux de la forêt, atterrés, la regardent brûler et observent le colibri s’affairer. Puis le tatou moqueur lui dit : « Tu perds ton temps, ce n’est pas avec ces quelques gouttes que tu vas arrêter le feu, colibri ! ». Le petit oiseau lui répond : « Je le sais, mais je fais ma part ». Légende amérindienne

J’ai écrit ce livre pendant plusieurs mois sans vraiment savoir quelle forme il aurait en définitive. Je travaillais de manière circulaire, ou en spirale – comme je l’évoquerai plus loin – et c’est devenu... ce qu’il est aujourd’hui  : un livre à destination des enseignants/formateurs... ET à destination des dirigeants/managers. Il s’adresse à ces deux publics : une véritable gageure ! La question m’avait été posée en cours d’écriture par un ami : «  À qui le destines-tu ? », et j’avais alors été bien en peine de lui répondre... La question s’est posée ensuite lors de la sollicitation des éditeurs : pour quelle collection ? « Entreprise » ? « Management » ? « Efficacité professionnelle » ? « Pédagogie » ? « Formation » ? « Sciences de l’éducation » ? « Développement personnel » ?... Chaque catégorie semblait exclure de fait les lecteurs des autres catégories ! La réponse est venue d’une enseignante de français à qui je faisais lire une première version de ce livre. « Je suis tout à fait intéressée à le lire : figure-toi que mon mari a été promu manager après une formation trop légère et, quand il me parle de situations qui lui posent problème, il s’étonne que l’enseignante que je suis puisse avoir des réponses pertinentes à lui proposer ! » Je ne cherche pas ici à convaincre qu’il s’agisse du même métier : les deux domaines sont bien distincts. Mais, à y regarder de plus près, les liens sont multiples : – L’enseignant a bien une mission d’animation et de « management » d’apprenants dans leurs parcours, et des groupes qui lui sont confiés. – Le manager est a priori là – est-ce vraiment a priori ? – pour faire grandir ses collaborateurs et faire progresser ses équipes, pour leur permettre de mettre le meilleur d’eux-mêmes et de leurs talents au service de l’entreprise et de ses « clients ».

Au fil de l’écriture de ce livre, je constatais que des réflexions faites dans l’un de ces deux domaines étaient systématiquement applicables dans l’autre, et réciproquement : des outils, processus et postures particulièrement pertinents dans la pratique de ces deux métiers, qui changent vraiment la manière... de les pratiquer. Il y a surtout un point où le manager et l’enseignant se rejoignent. L’un comme l’autre sont confrontés à la dimension du collectif : – Comment rendre actif un collectif d’apprenants pour qu’ils deviennent experts du domaine qu’il revient à l’enseignant... d’enseigner ? – Comment rendre actif un collectif de collaborateurs pour qu’ils soient plus que des intelligences juxtaposées ?

Se pose alors la question : dans quel ordre positionner les chapitres de ce livre ? Il m’a fallu faire un choix, qui après coup me semble avoir sa logique interne, mais le lecteur peut ne pas le respecter : – Un premier chapitre pour suggérer quelques règles du jeu issues du coaching et de l’intelligence collective, que je vous propose de res
- pecter également pour la lecture de ce livre ! Ces «  règles du jeu » sont particulièrement éclairantes pour les « meneurs de jeu  » que sont les enseignants et managers ! En particulier, comment ces règles du jeu permettent-elles de « cultiver la confiance » ? J’en profite pour clarifier quelques termes employés. – Un deuxième chapitre centré sur les enseignants et formateurs, qui permet d’identifier des clés importantes. En particulier, comment la forme et la qualité de la « relation à l’autre » sont-elles centrales, tant pour l’enseignant que, en définitive, pour le manager ? – Un troisième chapitre centré sur les managers, qui permet d’identifier d’autres clés importantes – et parfois les mêmes dites avec d’autres mots : le « management de soi », le « management de l’autre » (collaborateur ou élève), le « management du n+1 » (supérieur hiérarchique ou instance dirigeante d’un établissement de formation). – Un quatrième chapitre centré sur « l’alchimie » du travail en équipe, et en particulier sur sa dimension « management de projet » : dans nos entreprises, nos organisations, nos établissements de formation, et plus généralement dans notre vie sociale, comment sortir d’une logique de compétences juxtaposées – qui trop souvent s’ignorent – pour s’ouvrir à de véritables dynamiques collectives pertinentes ?

Ami lecteur, vous choisirez bien l’ordre que vous voudrez ! Comme le propose une des règles proposées dans le premier chapitre : « Le chemin se construit en marchant ».

Par contre, il me semble important de dire ce que ce livre n’est pas : – Il ne s’agit pas d’une énième critique d’un « système », que ce soit celui de l’Éducation nationale, de l’économie libérale, de notre société capitaliste... – Il ne s’agit pas d’un cours de pédagogie, de management, ou de philosophie politique. – Il ne s’agit pas d’un livre autobiographique présentant « ce que je crois ». Je ne nie pas le poids des « systèmes », dont certains sont vraiment à remettre en cause, de l’intérieur et de l’extérieur, mais ce n’est pas l’objet de ce livre. Il s’agit plutôt de proposer à chacun de faire aussi sa part du travail, dès maintenant, comme le petit colibri. Et, justement, ne sommes-nous pas chacun un petit colibri au regard d’une population mondiale de plus de 7 milliards d’habitants ? Mon souhait est que ce livre soit donc « percutant », comme s’il proposait de « faire la révolution » dès demain matin... Car il s’agit bien de révolution, même si ce n’est pas au sens habituel du terme : non pas s’indigner ou se révolter, non pas « prendre conscience », comme nous savons si bien le faire – et je me mets dans le lot en écrivant cela –, mais trouver et mettre en Å“uvre des clés directement opérationnelles pour faire tout de suite, maintenant, demain matin, là où nous sommes : dans notre établissement scolaire, dans notre centre de formation, dans notre entreprise, dans les associations au sein desquelles nous sommes actifs, etc. Faire tout de suite ce que nous reportons en permanence à plus tard, parce que nous pensons trop facilement que cela ne dépend pas de nous... Ce livre veut être une modeste contribution à ce que chacun perçoive qu’il est plus acteur qu’il ne le pense, là où il est... Il y a des mouvements de fond dans notre société, et nombreux sont ceux qui n’attendent pas que le «  système » bouge pour agir : ils font bouger les lignes ! C’est à tous ceux-là que je dédie ce livre. Demain se décide aujourd’hui, et c’est à chacun de nous de le décider !


Dans la même rubrique

» Un enseignant-chercheur en quête de sens et de liberté
» Clefs pour une ville apprenante et De l’école aux territoires apprenants
» Stratégie pour enseigner - apprendre
» Apprendre le soin de soi
» Enseigner - Apprendre avec des outils de gestion mentale
» Puissance de la reconnaissance
» Apprendre par l’erreur
» "Le destructionnaire"
» Mettre l’expérience en mots. Les savoirs narratifs
» Hommage à André de Peretti
» Le monde va beaucoup mieux que vous ne le croyez !
» Vers les guerres civiles : prévenir la haine
» Éduquer à l’incertitude Élèves, enseignants : comment sortir du piège du dogmatisme ?
» Apprendre par la réciprocité. Réinventer ensemble les démarches pédagogiques
» Guide d’éducation thérapeutique du patient
» Les entreprises humanistes. Comment elles vont changer le monde
» Comprendre ce que nous vivons. À la recherche de l’art de vivre
» Etre acteur dans l’acte d’apprendre. Dynamiser une formation avec la méthode Ramain
» Mais qu’est-ce qui l’empêche de réussir ?
» La double hélice des civilisations. Le parti pris de l’optimisme
» L’éducation populaire. Une méthode, douze entrées pour tenir ouvertes les portes du futur
» L’éducation psycho-sociale à l’école. Enjeux et pratiques
» Donner-recevoir des savoirs. Quand la République reconnaît la réciprocité…
» Dépendance, quand tu nous tiens !
» Faire réussir l’école
» La fabrique de la défiance. Et comment s’en sortir ?
» Renouveler l’éducation
» Plaisir d’aller à l’école
» Les Réseaux d’échanges réciproques de savoirs
» La Finlande : Un modèle éducatif pour la France ? Les secrets de la réussite
» Faire équipe : Pourquoi ? Comment ? Autonomie & Coopération
» La parentalité positive
» La bonté humaine. Altruisme, empathie, générosité
» Les nouveaux collectifs citoyens. Pratiques et perspectives
» Devenir acteur du changement. Clés pour une grammaire relationnelle
» Sur les chemins de la non violence
» Thérapie de l’échec scolaire
» Parier sur la réciprocité. Vivre la solidarité
» Enquête "Apprendre autrement" pendant 4 semaines par « la Croix »
» En finir avec le harcèlement à l’école
» Éduquer et Former. Connaissances et débats en Education et Formation
» Mieux comprendre nos comportements
» Programmes de prévention de la violence
» La formation des enseignants en Finlande
» Savoirs et réseaux ; Se relier, apprendre, essayer
» Entre mémoire et avenir. Essai sur la transmission
» Changer le collège c’est possible !
» Revue de psychologie de la Motivation : un patrimoine éditorial

Mentions légales | S’abonner | Plan du site | Accessibilité