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Ouvrir des horizons à l’école du XXIème siècle.

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Collectif Ecole changer de cap, mis en ligne le 15 septembre 2012.

Commentaires

Les réactions et commentaires suscitées par notre ouvrage : Donner toute sa chance à l’école. Treize Transformations nécessaires et possibles... émanent de responsables politiques, syndicaux, associatifs et plus largement d’enseignants, chefs d’établissements et autres personnes de la Communauté éducative en charge d’aider l’école à dépasser sa crise. Crise dont les racines sont si profondes que Péguy pouvait écrire, voici un siècle, qu’elle était "une crise de vie". On pourra lire notamment les réponses de François Hollande, et des responsables Éducation du MoDem (Sylvain Canet) et d’Europe-Ecologie-Les Verts (Yann Forestier).

Ancrées spécifiquement dans une vision anthropologique et psycho-sociale des missions de l’école, nos propositions ne pourraient que compléter et renforcer les chances de réalisation des multiples actions d’équipes innovantes qui labourent depuis longtemps le terrain ainsi qu’aux apports de Groupements historiquement fondateurs, tels que la Ligue de l’enseignement, les Cahiers Pédagogiques, Le Cafépédagogique, etc. Et plus récemment du projet national de refondation de l’école : Appel de Bobigny.".

Face aux difficultés immenses qu’elles rencontrent, notre conviction est que l’école et la société - dont « elle est fille et mère » - ne peuvent pas s’épargner une interrogation fondamentale sur les contradictions insidieuses et profondes entre les valeurs démocratiques et républicaines dont elles se réclament et les valeurs réellement transmises.

Nous n’ignorons pas la complexité des facteurs en jeu, des causes et des réponses plurielles à y apporter. Nous insistons dans nos Treize Propositions sur un volet essentiel : l’Éducation Psycho-sociale, dimension négligée des missions implicites et naturelles de l’école.

Nous ne séparons ce " concept civilisateur " — riche de nouveaux outils d’éducation tout le long de la vie — que pour mieux l’englober dans l’analyse générale . Non comme l’alpha et l’oméga de toute explication ou solution, mais comme un grand " C" de la Compréhension des besoins vitaux de l’école. Au-delà des exhortations, c’est en effet d’une compréhension complexe et systémique, source d’actions effectives, dont nous avons un urgent besoin.

RÉACTIONS ET COMMENTAIRES

Une urgence républicaine. Saisissons-nous massivement de ce projet collectif : un espoir pour nos jeunes, nos enseignants, et nos futurs adultes Site NIKOPOL France

Un livre à lire absolument pour avoir des idées claires sur ce que pourrait être l’école. PédagoPsy.eu

Une "Lettre ouverte", comme un appel au secours de l’école, mais avec de nombreuses propositions pour réussir le sauvetage Non-Violence Actualités

Un petit livre pour les parents, les enseignants et les éducateurs "indignés". Psychologies Magazine

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François Hollande, 2 avril 2012

J’ai bien reçu l’ouvrage du Collectif École changer de Cap et je vous en remercie. C’est avec plaisir que je réponds à votre interpellation en vous livrant mes réflexions à la lecture de vos 13 propositions. J’ai fait, vous le savez, de la jeunesse ma priorité. C’est d’elle, de sa formation, de sa qualification, mais aussi de son enthousiasme et de ses rêves, dont dépend le redressement de la France. C’est sur elle que repose le rétablissement de la justice comme notre capacité à relever les formidables défis économiques, sociaux, environnementaux qui sont devant nous. Je considère l’investissement dans notre jeunesse, l’investissement dans notre jeunesse comme un devoir.

Comme vous, je crois à la nécessité de bâtir un projet éducatif global, qui permette l’épanouissement des différentes facultés des élèves et se donner pour objectif la réussite de tous, et non simplement de quelques-uns. Jean Zay, qui défendait une vision humaniste globale, est en cela ma référence. Or, comme vous le soulignez justement„notre école trie et sélectionne trop souvent par l’échec. Elle privilégie la compétition - entre établissements, entre élèves - sur la coopération. Elle produit en cela trop de souffrance et trop d’échec. Il est temps de refonder notre école pour construire une école du partage, de la citoyenneté et de la reconnaissance de tous les talents. Comme vous, je pense que nous devons repenser les pratiques pédagogiques.

Lire l’ensemble de la lettre

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Manuel VALLS, Maire d’Évry, 30 SEPTEMBRE 2011

"Je tenais à vous remercier sincèrement pour m’avoir fait part de vos réflexions collégiales sur le système éducatif.

Ayant parcouru votre ouvrage avec la plus grande attention, j’ai particulièrement apprécié votre approche de l’éducation psycho-sociale. Alors que la frontière entre l’éducation et l’instruction s’estompe, il appartient effectivement à l’Etat de soutenir les enseignants dans leur nouvelles missions. Pour ce faire, il est indispensable de revoir le recrutement et la formation des professeurs, tout en renforçant les effectifs pédagogiques afin d’élaborer un encadrement plus personnalisé des élèves et de nuancer l’approche systémique de l’éducation.

Cette refonte de notre modèle pédagogique ne saurait être viable qu’accompagnée d’une réorganisation des programmes scolaires - que vous préconisez - via l’acquisition d’un socle de connaissances commun ouvert à !a culture, à l’art, à la philosophie ainsi qu’à la citoyenneté. Et dans notre nouvelle société de l’hyper-communication, j’en appelle à privilégier l’échange, car le mode d’apprentissage fondé sur le cours magistral et la prestation d’un orateur derrière un pupitre semblant désormais archaïque.

Afin de favoriser l’insertion des élèves dans l’univers professionnel - n’est-ce pas l’une des vocations de l’école ? - il convient également de renforcer les outils méthodologiques pour que l’école apprenne à apprendre. Il s’avère indispensable de respecter les cycles d’éveil de chaque élève pour proposer un suivi adapté, sans jamais oublier la précieuse recommandation de Jean-Jacques Rousseau, selon laquelle ! "La plus grande, la plus importante, la plus utile règle de toute l’éducation ? Ce n’est pas de gagner du temps, c’est d’en perdre... "

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Yann Forestier, Responsable de la commission Enfance, éducation, formation d’Europe Écologie-Les Verts. Membre du Conseil d’Action et de Proposition d’Éva Joly. 29 décembre 2011.

" J’ai (enfin !) pris le temps de lire de près, Donner toute sa chance à l’école. Comme je l’écrivais dans ma première réaction, je suis impressionné par l’élévation du propos des différents contributeurs. Votre combat a le mérite de rappeler l’essentiel : face à la complexité des mutations auxquelles nous sommes confrontés, il faut d’abord savoir prendre le recul nécessaire. Non seulement parce que c’est une attitude qui favorisera une action pertinente dans le domaine qui nous intéresse, mais aussi et surtout parce que c’est une attitude qu’il faudrait adopter plus souvent, dans une société où tout est fait pour nous en décourager. L’urgence qui préside bien souvent à la décision politique est mauvaise conseillère, et la première raison pour laquelle les responsables devraient accorder plus d’intérêt et d’importance à vos travaux est justement qu’ils nous obligent, dans toute action, à nous interroger sur l’essentiel et le fondamental.

Je suis particulièrement séduit par votre appel à une remise en cause des critères de la réussite. Une clarification, dans ce domaine, résoudrait une grande part de la crise de l’éducation que nous traversons : le discours faisant des études un moyen d’ascension sociale, puis un moyen d’échapper au chômage, a aveuglé la société au point que les autres enjeux de l’éducation ont pour ainsi dire disparu du débat public. Dans ces conditions, parler de "repenser la réussite scolaire et sociale à l’aune de la réussite humaine", ce qui n’aurait jamais dû cesser d’être à la base de la motivation scolaire, oblige à une remise en cause en profondeur, seule susceptible de redonner un sens à une démocratisation bien vide de signification, et d’abord pour ceux qui étaient censés en être les principaux bénéficiaires.

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Sylvain CANET Responsable de la "Commission nationale éducation" du Mouvement Démocrate, Équipe de François Bayrou, 12 mars 2012

"Changer de cap" : un titre, une ambition pour nos élèves et nos écoles. Que la présidentielle porte cet espoir et cette urgence...

Nous avons lu avec beaucoup d’intérêt cet ouvrage collectif qui, avec la hauteur et la distance nécessaire, soumet à la réflexion treize propositions pour l’école et la réussite de tous les élèves.

François Bayrou a souhaité faire de l’éducation une priorité. Le verbe « Instruire » est le pilier de ses orientations présidentielles (avec le verbe « Produire »)

La première urgence c’est celle qui permettra de répondre à l’affaiblissement sans précédent de notre système éducatif (Voir classement PISA et rétrogradation de la France) qui laisse un trop grand nombre d’élèves sans les éléments de base nécessaires à l’épanouissement de l’être et de l’esprit, nécessaires à la compréhension du monde et des civilisations, nécessaires pour se retrouver dans la prolifération d’informations d’une société qui va vite et laisse trop de jeunes en mal de savoirs et de connaissances. Jamais l’accroissement des inégalités scolaires n’avait été à ce point signalé par tous. « Les blessures et l’échec de l’école, ce sont les blessures de la République » dit François Bayrou. « Changer de cap », dites-vous ; en tout cas redresser la barre et agir.

Lire l’ensemble de la lettre

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Yannick Trigance, 5 OCTOBRE 2011. Ex-enseignant, directeur d’école et Inspecteur. ( Co- responsable du Pôle Éducation auprès de Vincent Peillon, et de Bruno Julliard dans l’ Équipe de campagne de François Hollande) :

Au Collectif École changer de cap

La lettre ouverte "Donner toute sa chance à l’école" de votre Collectif a l’immense mérite de replacer la question de la "réussite scolaire" des élèves sous un angle totalement revisité et pertinent.

Votre lettre ouverte place résolument la question de la réussite scolaire sous un angle essentiel : celui de la réussite humaine. Car c’est bien de cela dont il s’agit : l’École constitue l’outil fondamental pour préparer l’insertion dans la société et l’exercice d’une citoyenneté active et responsable. Elle doit être la première priorité de l’État car elle construit l’Homme citoyen. Quel est le sens de "la réussite" dans notre société à un moment où l’École souffre d’une totale absence de reconnaissance et de perspectives ?

En proposant des pistes de transformations possibles et nécessaires, vous contribuez avec force et convictions à redonner à l’École tout son sens et toute sa place sur la base d’un projet éthique et humaniste sans lequel notre système éducatif continuera à reproduire et à amplifier les inégalités, laissant désespérément les plus fragiles et les plus modestes sur le bord du chemin. Soyez en remerciés, pour nos élèves, pour notre École et au-delà, à longue échéance, pour notre Humanité.

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Thierry Cadart, Secrétaire général de la SGEN - CFDT,

Vous nous avez sollicité pour livrer nos commentaires sur vos analyses et préconisations contenues dans les treize transformations que vous proposez. C’est là une forme d’échange qui sort des canevas habituels, d’où le temps que nous avons mis à vous répondre. Par contre, ce temps ne comporte aucune réticence par rapport à vos propositions à tel point que nous ne ferons qu’un commentaire global.

En effet, vos propositions illustrent une seule et même démarche, parfaitement cohérente : partir de l’humain pour construire une éducation adaptée à notre temps et non d’exigences soi-disant supérieures, idéologiques ou autres pour formater vaille que vaille les enfants avec les taux d’échec et de souffrance que l’on connait.

Le commentaire sera simple : nous sommes pleinement en accord avec votre démarche. SUITE

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Alain Caillé, Professeur émérite de sociologie. Sophapol. Université Paris-Ouest-La Défense. Directeur de la REVUE DU MAUSS :

Qui peut encore douter que l’école traverse en France une crise profonde ? Elle assure toujours, mais à un coût exorbitant, la formation de certaines « Ã©lites », celles qui peupleront les classes préparatoires et les grandes ou moyennes Écoles. Cependant, ce système élitiste français, truffé de particularismes et d’idiosyncrasies, est de plus en plus incompréhensible et discrédité à l’échelle internationale. Surtout, il ne fonctionne qu’en marginalisant et stigmatisant une part toujours plus importante du reste de la population d’âge scolaire, de plus en plus découragée ou révoltée.

Les évaluations internationales l’attestent : l’école française est devenue à la fois la plus inégalitaire qui soit en Europe, et une des plus inefficaces. Cette situation, dramatique, n’est guère dénoncée et affrontée. Presque tous ceux qui sont en état de le dire et d’écrire préfèrent le silence. Il faut donc être reconnaissant au "Collectif École : changer de cap" d’y faire face, et de proposer des solutions, « Treize transformations ». Non exclusives, au contraire, de solutions plus macro-sociologiques sur lesquelles j’insisterais davantage pour ma part, mais ce n’est pas l’objectif premier de ces Treize propositions qui visent d’abord à attirer l’attention sur des dimensions trop méconnues du problème.

Chacune des treize mesures proposées me semble judicieuse. Et nous serons nécessairement d’accord sur l’essentiel : il est absolument vital de refonder l’école en lui donnant pour mission première – une fois assurés le savoir lire, écrire, compter – de favoriser l’accès de tous à la réflexivité la plus grande dans le cadre d’une politique de civilisation pluriversaliste et convivialiste. Et les treize mesures vont toutes résolument dans ce sens. Merci donc au Collectif École.

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François Jarraud, Café Pédagogique :

Changer l’école c’est changer d’abord les rapports entre les êtres humains qui la composent. Voilà encore un champ ouvert aux "bonnes résolutions" de la rentrée. Elles sont exposées dans l’ouvrage du Collectif "Changer de cap", un groupe qui réunit des personnalités comme Edgar Morin, Jacques Nimier, Armen Tarpinian, Marie-Françoise Bonicel, André Giordan, Claire Héber-Suffrin, Bruno Mattéi ou Edith Tartar-Goddet..

L’éducation psycho-sociale. Pour "donner toute sa chance à l’école", le collectif nous invite à une profonde évolution mentale et à une remise à plat éthique des structures mentales de l’Ecole. "C’est en réalité la contradiction entre les valeurs républicaines invoquées par l’école et les valeurs réellement transmises qui surdétermine les impasses dont elle ne parvient pas à sortir", écrit le Collectif. D’où l’invitation à "repenser la réussite scolaire et sociale à l’aune de la réussite humaine" et à développer à l’école une "formation humanisante". Les Treize propositions du Collectif tournent autour d’une réforme de la formation des enseignants qui inclut leur connaissance des "attitudes éducatives qui stimulent le désir d’apprendre et de comprendre ". Cela implique de repenser l’autorité, de changer le rapport à l’erreur, de transformer l’évaluation.

Réinterroger les valeurs. Soutenu par Edgar Morin, le Collectif a une vision anthropologique, globalisante et civilisatrice de l’éducation. Des dimensions dont l’école réelle n’abuse pas...

Alors oui, s’il est question de questionner valeurs et pratiques, emportons ce petit livre, presque un Manifeste, dans nos "bonnes résolutions" de rentrée.

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Jacques Trémintin, Lien Social :

L’école n’a pas su relever le défi de la vaste démocratisation qu’elle a vécue. Elle continue à fonctionner comme lorsqu’elle scolarisait seulement 10 % d’une génération. Sa crise est au cÅ“ur de la contradiction entre les valeurs républicaines qu’elle revendique et celles qu’elle transmet réellement. C’est un lieu où le chacun pour soi prime sur la capacité d’autonomie et de coopération. C’est un espace où la réussite scolaire prévaut sur la réussite humaine. C’est un terrain où, comme en économie, l’idée de rendement l’emporte sur celui de développement.

C’est un monde où le besoin d’estime de soi se mue en course à l’estime, en obsession à l’emporter sur l’autre ou en crainte d’être dépassé. Mais après tout, l’école n’est-elle pas fille et mère d’une société fondée sur la compétition et la lutte des places ?

Refusant de s’y résigner, le "Collectif école changer de cap", au travail depuis 2002, revendique une refondation éthique et anthropologique venant interroger les valeurs et les finalités, les idées et les pratiques.

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Emmanuelle Williamson,adjointe au Maire en charge de la culture à Lorient

J’ai découvert à la médiathèque de mon quartier votre petit livre. En le parcourant je me suis dit : Enfin ! une synthèse des travaux, pensées, constats, convictions qui me font avancer depuis des années dans mon travail d’enseignante (poste d’EMALA en centre Bretagne et chargée de mission théâtre 1er degré dans le Morbihan) et de citoyenne. Bref je me suis sentie moins seule ! Je suis étonnée que vous ne citiez pas l’OCCE comme ressource, car pour y être adhérente, je pense que les actions menées sur la base de la coopération vont tout à fait dans le sens d’une éducation humanisante. En vous remerciant.

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Qbservatoire des Zones Prioritaires (OZP) :

Ce plaidoyer collectif semble assez éloigné des thèmes traités habituellement par notre site. Il nous a paru cependant intéressant de le signaler car il fait apparaitre une dimension psycho-sociale, éthique et humaniste qui est rarement présente dans l’éducation prioritaire.

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Promotion des Initiatives Sociales en Milieux Educatifs (PRISME) :

La vérité est que l’école est le principal coéducateur des parents, celui qui accompagnera l’enfant jusqu’à son adolescence, voire jusqu’à sa vie d’adulte. La mission de l’école, de fait, va bien au-delà d’une simple transmission de connaissance et de savoir. Elle est porteuse dans son fonctionnement lui-même d’un apprentissage du "vivre ensemble", mais d’un apprentissage qui demeure involontaire, incontrôlé, et inadapté de la part de l’institution. D’une part, parce que l’on nie encore la nécessité de cet apprentissage inhérent à l’existence de l’école ; d’autre part parce que l’on ne prépare pas les enseignants à affronter la réalité de l’école comme notre première société

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Marie Levart, chef d’établissement, Le Vésinet :

Pour moi, chef d’établissement, ce livre avec ses 13 propositions pour changer l’école devrait être mis entre les mains de tous les enseignants, responsables de vie scolaire et bien sûr chefs d’établissement . Cette confiance dans un avenir possible pour l’école grâce à un changement de regard sur la relation prof/élève ; sur l’évaluation, en donnant par exemple le droit à l’erreur ; sur l’apprentissage fondé sur la coopération et non la compétition ; sur une éducation interculturelle et humaniste , sur la prise en compte de la différence, etc. est porteuse d’un véritable espoir : l’école peut et doit changer ! Mon entourage s’y intéresse également et j’ai commandé plusieurs livres pour l’Établissement.

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Christian Plévy, professeur des écoles

Le Livre et le Site du "Collectif École Changer de Cap", découverts récemment, constituent à mes yeux une base de données incontournables pour construire une nouvelle école, capable enfin de soigner nos maux français : une place fondatrice étant faite aux " Treize transformations nécessaires et possibles..." préconisées par ce Collectif.

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Cultures et Sociétés, Martine Lani-Bayle, université de Rennes, directrice de "Chemins de Formation" :

Soulignons que ces propositions, pour fondamentales qu’elles soient, ne se veulent pas exhaustives, et s’inscrivent dans la complexité des facteurs en jeu. Ce qui appelle des transformations également nécessaires de structures et de fonctionnement de l’école comme celles, auxquelles le le Collectif souscrit, proposées par le "Réseau Français des Villes Éducatrices" L’Appel de Bobigny.

Edgar Morin salue la persévérance d’un travail de coopération – qui n’allait pas de soi – entre quinze réseaux de professionnels et plus encore de personnalités engagées dans ce très long combat pour une « Ã©cole lucide et heureuse ». Il nous en livre la clé : « Aussi faut-il se réjouir de ce message et saluer les personnes qui le portent sans naïveté mais avec constance et conviction. Il traduit l’expérience éprouvée de chercheurs et praticiens de terrain qui ont su confronter et synthétiser leurs apports théoriques et pratiques, et s’enrichir mutuellement. Cela grâce au fil anthropologique qui relie leurs recherches et pratiques : le désir de refonder l’humanisme à partir d’une réforme salutaire de la pensée et du savoir-être.  »

Alors, nous n’avons aucune excuse pour ne pas en prendre connaissance, si nous nous intéressons (et qui pourrait s’en dire indifférent ?) à l’avenir de l’école qui devra passer, comme ce Collectif nous le dit depuis plusieurs années, par un « changement de cap » Nous nous en sommes déjà fait l’écho enthousiaste (cf. École changer de cap.Contributions à une éducation humanisante, 2007). Allons donc vers cet avenir ! Nos enfants nous y invitent.

Les politiques, comme nous toutes et tous, sommes clairement interpellés.

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ETP SKHOLE D ART, Nathalie BIQUET-POUJOL Directrice :

Je viens de prendre connaissance de vos propositions que je juge très positives. Formatrice (terme plus parlant que professeur) depuis plus de 17 ans, je constate les changements de notre société mais trop souvent l’école les occulte et l’échec scolaire devient un phénomène très effrayant ! Comment redonner envie aux jeunes de retourner à l’école et de s’y épanouir ? Pour ma part, je m’efforce (avec mon équipe) de le faire depuis 9 ans car je suis également Directrice de mon établissement.

J’ai donc une double casquette. Je vous suggère aussi d’intégrer dans vos propositions qu’un chef d’Établissement se doit de garder un "pied" (permettez-moi l’expression ) dans une salle de classe ; je continue à le faire et mon rapport avec les jeunes est beaucoup plus cordial . De plus, il me semble opportun de repenser le Collège et de créer des écoles techniques car tous les enfants ne peuvent pas suivre 30 heures de théorie par semaine mais tous peuvent en suivre au moins 15 sur des savoirs fondamentaux. Dans mon lycée technique, l’association de la théorie et de la pratique manuelle se solde par une forte réussite sans compter les ateliers et les conférences proposées qui ouvrent l’esprit.

J’expérimente chaque année des nouveautés pour qu’aucun ne rentre dans un système de routine, à mon sens désastreux pour l’intellect ! Je vous encourage à poursuivre votre projet car l’école doit rester une préoccupation centrale de nos élus !

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Blandine Rinkel, étudiante en Licence de Philosophie et de Lettres, (Paris-1) :

Je vous découvre et vous écris sous l’émotion que provoque en moi vos propositions pour l’école. Mon propre parcours vous expliquera pourquoi elles résonnent si fort en moi.

Toute ma scolarité, j’ai senti l’éducation parcellaire que je recevais en inadéquation avec une pensée reliée que je découvrais parallèlement au fil de mes lectures. A l’école, l’aptitude à lier le savoir au savoir-vivre, à chercher à se connaître soi-même autant qu’apprendre à connaître en général, à ne pas réduire la "réussite humaine" à la réussite scolaire ou professionnelle, était blâmée plutôt que valorisée.

Au lycée, je découvre la pensée complexe d’Edgar Morin et la définition de l’intelligence comme « capacité à faire du lien » tout en observant, chez moi et chez les autres, les deux dérives d’une éducation conventionnelle : d’une part le narcissisme de l’érudition, encouragé socialement mais stérile et facilement agressif ; de l’autre, le désespoir de l’intelligence inusitée, punie pour avoir refusé de se conformer à la logique sociale et professionnalisante écrasante de l’enseignement.

Après avoir refusé d’entrer à Henry IV par crainte de tomber dans un système d’érudition pure où la finalité semble davantage être la « réussite sociale » (les concours) qu’un lieu où "l’autonomie et la coopération se développeraient de pair", comme le propose le "Collectif Ecole changer de cap" que je découvre alors.

Ses propositions théoriques reliées à la Pensée complexe, mais aussi à d’autres approches que je découvre, me convainquent immédiatement. Ses propositions pratiques, notamment les "Treize transformations nécessaires et possibles..." comme les "Sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur", suscitent en moi un grand enthousiasme : une « Ã©cole motivante et humanisante », pour reprendre vos termes, me semble vraiment possible.


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